Si nous observons une personne dans l’une de ses activités quotidiennes les plus banales et que nous lui demandons pourquoi elle agit de telle manière, elle répondra vraisemblablement que c’est par habitude ou que c’est naturel. Le sens commun reconnaît les pratiques ordinaires dans leur appartenance à l’évidence des choses. Considérer que nous agissons naturellement induit que notre comportement ne répond à aucun choix conscient, à aucune décision particulière de notre libre-arbitre. En d’autres termes, nous pouvons dire que la personne estime son action prédéterminée par les conditions habituelles de son existence. (…) Dans cette perspective, observer les scènes de la vie quotidienne consiste à interpréter les conduites naturelles comme des circonstances d’interaction où les individus se comportent en fonction de règles et de normes avec lesquelles il convient de savoir jouer.
Dès lors, la situation ordinaire devient observable parce qu’elle a cessé précisément d'être évidente. La situation fait événement, au sens indiqué par Paul Veyne : « est événement tout ce qui ne va pas de soi ». Telle conduite naturelle fera événement dès lors qu’elle ne sera plus considérée comme une simple pratique habituelle. Dans ce cas, une situation de la vie quotidienne, aussi banale soit-elle, correspond à un ensemble de particularités qui interagissent plus ou moins entre elles et dont l’agencement se manifeste dans la cohérence d’une forme observable.
Anthropologie & Documentaire
Changement à gare du Nord (1995). Validation d'un ticket pour le passage entre la zone Sncf et la zone Ratp.
L'argent de l'eau (2005). Négociation dans une commune rurale au Mali pour les choix d'implantation des bornes fontaines.
3ème partie : Filmer le travail des relations sociales
3.1 Filmer le réel, une relation sociale.
3.2 Voyeur, surveillant et technicien.
3.3 Le rapport filmant-filmé.
3.4 Le territoire filmique.
4ème partie : La construction du « terrain »
4.1 Du point d’ancrage au point de vue.
4.2 Le territoire, une posture méthodologique.
4.3 Les conditions juridiques de l’observation filmée.
5ème partie : Représenter le « réel »
5.1 Fiction et feintise.
5.2 La fabrique d’un documentaire.
1ère partie : Image & Altérité
1.1 La description visuelle ou le désenchantement du réel.
1.2 Cinéma documentaire et identité culturelle.
1.3 Le regard réflexif de l’observateur.
1.4 Pour une anthropologie de l’engagement.
2ème partie : Les interactions sociales
2.1 Décrire et interpréter.
2.2 La règle et la transgression.
2.3 Ethnographie de la négociation.
2.4 Les institutions et les individus.
2.5 La situation de travail, champ d’observation.